lundi 13 avril 2009

La décision publique arabe entre la nécéssité gestionnaire et l'impératif prospectif

Le constat qui s’impose aujourd’hui est celui d’une crise profonde de la décision publique arabe. Crise de légitimité mais aussi de temporalité, dont les conséquences sur la qualité de la gouvernance, dans cette région du monde, sont calamiteuses.

En effet, depuis que la mondialisation a imposé ses règles ultra-libérales et ses rythmes accélérés, la décision publique arabe est passée sous l’emprise  des logiques de l’urgence, réduisant, du coup, les marges de manœuvre du décideur stratégique ainsi que sa capacité d’anticipation. Sous la pression du court terme, le pilotage à vue tend à devenir le mode dominant de gestion des affaires publiques, avec le risque de voir le pouvoir politico-administratif se déconnecter des enjeux à long terme et de portée globale. Le phénomène d’éviction de l’impératif stratégique par la nécessité gestionnaire est encore plus frappant dans les pays, comme l’Algérie, qui ont abandonné le système de planification centrale, sans se doter d’un instrument alternatif d’éclairage des grands choix collectifs, dont le long terme constitue pourtant l’horizon temporel naturel.   

Le monde arabe tente de s’adapter, avec plus ou moins de succès, à des transformations  qui modifient le mode de construction de la décision publique et font de l’acceptabilité sociale, de la transparence des processus décisionnels, de la représentation partagée de l’avenir, les nouveaux critères d’efficacité et de légitimité de la décision publique. Ces critères redonnent de la pertinence à la dimension du long terme et fait de sa réhabilitation, un enjeu majeur de bonne gouvernance, dans le monde arabe, comme dans le reste des pays en développement.      

L'appel est lançé pour la création d'un réseau arabe de reflexion sur le sujet. Déposez vos manifestations d'interêt sur le Blog.

Azeddine ABDENNOUR



               

 

1 commentaire:

Oldstone a dit…

Très intéressante analyse, je pense pour ma part qu'une position de neutralité pour des pays comme l'Algérie, qui ne sont pas directement concernés dans des crises géopolitiques, ferait le plus grand bien et permettrait d'avoir un horizon un peu plus claire.