Bulle internet, bulle financière, bulle immobilière..., la presse spécialisée se fait régulièrement l’écho de la formation ou l’éclatement d’une bulle spéculative. Au fait, c’est quoi une bulle ? Selon les spécialistes de «l’effervescence libérale», une bulle reflète un écart momentané entre les fondamentaux de l’économie réelle et la valeur marchande de certains actifs, qui s’apprécient de façon «irraisonnée» avant de s’effondrer.
Le phénomène de bulle, qui est le reflet de l'économie-casino ou on est censé gagner à tous les coups, résulte entre autres de l’opacité croissante des systèmes d’évaluation du risque, de l’exacerbation des conflits d’intérêts, de la dérive spéculative de l’économie capitaliste et le mimétisme collectif, largement favorisé par une distribution laxiste du crédit.
L’opacité des transactions facilite, en effet, la surévaluation de certains marchés. L'une des causes du crash financier de 2008 a été la titrisation des subprimes aux Etats Unis, une transaction dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle a manqué de transparence. Des créances douteuses ont été déguisées en placements financiers à faible risque et Intégrés à d'autres produits, selon le principe des poupées russes. Cette vaste opération de dissimulation, voire de tromperie, à permis de cacher à l'acquéreur final le risque réel lié à son investissement. La suite on la connait.
Quant à la spéculation, l’un de ses travers les plus insidieux réside dans sa capacité à s’auto entretenir et à s'auto-valider : au départ, le bien est présenté comme pas cher et attrayant. Ceux qui l'acquièrent, constatant que son prix ne cesse d’augmenter, sont tentés d’acheter encore plus en recourant au crédit.
Enfin, la collusion d’intérêts entre les agences de notation en charge de l’évaluation des risques, des experts grisés par des marchés financiers euphoriques et les acteurs de l’économie boursière pris dans l’engrenage de la spéculation et du gain facile, contribue à l’apparition d’une bulle. Il est démontré que la simple croyance en l'augmentation de la valeur d’un bien suffit à augmenter sa valeur affichée.
L’exemple le plus frappant est celui de la récente bulle immobilière, qui s’est constituée autour de l’immobilier américain et des crédits hypothécaires accordés aux ménages à bas revenus. Boostée au départ par la rareté du bien et de la solvabilité des acheteurs, la hausse des prix est apparue, plus tard, tellement inexorable et durable que nombre d’acheteurs ont été tentés d’acheter un bien immobilier non pour l'habiter, mais pour réaliser une plus-value. Cet engouement provoque une flambée des prix qui valide le processus spéculatif et encourage les nouveaux acheteurs à accepter un prix toujours plus élevé. Résultat : les prix de l’immobilier sont progressivement déconnectés de la valeur intrinsèque du bien (coût de sa construction essentiellement), et ce, jusqu'au moment ou un grain de sable, la crise des subprimes en l’occurrence, provoque l’éclatement de la bulle et le retour douloureux à la réalité.
Moralité : L’argent fictif de la spéculation et du crédit est condamné à disparaître, avalé par l'inflation ou encore vaporisé dans un grand krach. La nature reprend toujours ses droits.
3 commentaires:
A savoir si il n'aurait pas une plus grande part de l'économie mondiale qui serait encore dans une plus grande bulle ... Croissance toujours et toujours et finalement qu'est-ce qui vaut vraiment ?
Merci à vous, très belle analyse.
Quels plans de relance pour les pays africains? Cette crise économique ne nous concerne-t-elle pas? Pourquoi pendant que les autres élaborent des plans de relance, les pays africains restent une fois de plus à la traine? Aucun pays africain n'a fait une communication sur un besoin de financement complémentaire necessaire pou juguler la crise !!!
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